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de la superbe ; mais elle fit cette séparation, sans paraître mépriser la personne qu’elle quittait. »

On peut dire que jusque-là sa seule amie véritable était Anastasie. Elle avait largement puisé dans les exhortations et les exemples de celle qu’elle appelait sa mère. Seulement, cette excellente chrétienne, avancée en âge, ne pouvait plus seconder la ferveur de sa fille qui l’avait déjà dépassée et faisait des choses dont elle-même n’était point capable. Il fallait à notre néophyte une amie qui fût à peu près de son âge, dans la même résolution de se donner toute à Dieu, capable de supporter le genre de vie si austère qu’elle avait embrassé elle-même.

Dieu la lui fit trouver dans la personne d’une jeune femme, Tegaïgenta, Onneyout de nation, baptisée dans son pays sous le nom de Marie-Thérèse, par le P. Bruyas, alors missionnaire de ces contrées. Elle ne garda pas longtemps les promesses de son baptême. Pour se dégager des désordres où elle s’était plongée, elle vint à la mission de la Prairie en 1675. Le mieux ne fut guère sensible. Il lui fallait un violent coup de la grâce.

Marie-Thérèse va tenir une telle place dans les deux dernières années de la vie de Catherine Tekakwitha, que nous ne résistons pas au désir de la faire connaître, en racontant la