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de la même façon, ceux à qui Catherine avait caché sa vertu dans les bois et le village pour donner ensuite trop facilement dans la calomnie, frappés qu’ils furent par toutes les merveilles qu’ils en entendirent dire partout après sa mort, furent les premiers à publier ses vertus, se remettant alors en esprit sa modestie, sa douceur, sa charité, sa patience, sa dévotion et les beaux exemples qu’elle leur avait donnés, et lui restèrent fort dévots depuis ce temps. Pour ce qui est de la femme en particulier qui avait donné occasion à toute l’histoire, elle a été trois ans entiers à pleurer cette faute, ne pouvant s’en consoler et s’imaginant que Notre-Seigneur ne lui pardonnerait jamais d’avoir fait ce tort à une si sainte fille ; et il fallut que le missionnaire usât de toute l’autorité qu’il pouvait avoir sur son esprit, pour la faire revenir de son erreur aussi bien que de la peine et du chagrin qu’elle en avait conçus. »

Aussi bien, pour obvier à l’avenir aux misères de ce genre, la jeune fille résolut de ne plus retourner à ces longues expéditions de chasse dans les bois.

Il lui arriva bientôt un accident qui lui fit prendre une autre résolution, ou plutôt la confirma dans un dessein déjà formé.

Un jour que, pour préparer le bois du foyer, elle coupait un arbre dans la forêt voisine, elle