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terrible épreuve

avaient eu vent de l’affaire. Pour ces personnes l’affreux doute resta.

La néophyte avait déjà sacrifié bien des choses. Cette fois, elle dut immoler à Dieu son honneur et sa réputation. Elle le fit avec toute la magnanimité de son âme très noble : loin d’en vouloir à ceux qui la soupçonnaient encore, elle pria pour eux. La pensée de Jésus la consolait, la fortifiait dans son épreuve. Elle l’avait vu, peu de jours auparavant, le Vendredi Saint lui, l’innocence même la pureté incréée crucifié comme un criminel entre deux scélérats.

L’épilogue de cette diffamation nous est fourni par le P. Cholenec. On nous permettra de le citer intégralement.

« Dieu de son côté, écrit-il, récompensa bien amplement un abandon et une résignation si héroïques après la mort de Catherine par cet endroit même qui en avait été la cause ; car les merveilles qu’elle commença à opérer, firent rentrer en eux-mêmes ceux qui avaient fait un jugement si injuste. Et comme les deux disciples qui allaient à Emmaüs en la compagnie de Notre-Seigneur et qui ne le reconnurent pas pour ce qu’il était, parce qu’il se déguisait à leurs yeux, ne furent pas plutôt éclairés dans la fraction du pain, qu’ils furent les premiers à publier les merveilles de la résurrection et à condamner leur incrédulité ;