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que le missionnaire fût impressionné par cette ouverture. Loin de faire comme le P. de Lamberville à Kahnawaké, que nous avons vu percer du premier coup la fausseté d’une pareille accusation, il parut troublé, hésitant. La vertu de cette femme lui en imposait.

D’autre part, la sincérité de Catherine lui était parfaitement connue. Il résolut de s’en remettre à son témoignage. Il la fit venir et lui dévoila ce qu’on disait d’elle.

Notre bonne Catherine qui, pour échapper à ces coups de langues, à ces critiques, à ces insinuations malveillantes, dont on l’avait abreuvée à Kahnawaké, avait quitté sa famille, sa patrie, et tous les avantages qu’elle pouvait trouver dans un mariage honorable, pour venir en un lieu où il lui serait loisible de servir Dieu en toute tranquillité, aujourd’hui se voyait encore une fois en butte à la calomnie et sur un point qui lui était le plus sensible !

La manière dont elle reçut la communication du missionnaire le convainquit de son innocence. Elle l’écouta en silence ; puis, sans témoigner aucune émotion, simplement, elle déclara qu’elle n’avait absolument rien à se reprocher. L’incident était clos pour le Père. Il n’en fut pas de même pour la sauvagesse et quelques autres qui, malheureusement,