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leur demandait des traits de la vie des saints ou de quelques-unes des histoires pieuses que les missionnaires leur avaient racontées. D’autres fois, c’étaient des cantiques qu’elle les amenait à chanter avec elle. Elle obtenait par là deux résultats excellents : éloigner les conversations frivoles, parfois dangereuses : retenir les âmes dans l’union à Dieu.

Ses repas se réduisaient à peu de chose. Souvent elle ne mangeait qu’à la fin du jour ; et encore mêlait-elle de la cendre à la sagamité ou aux viandes qu’on lui servait. C’est une des innombrables mortifications que nous aurons bientôt à rapporter.

La vie des bois pesait de plus en plus à Catherine. Elle aspirait à revoir l’humble chapelle de la mission, Notre-Seigneur dans son tabernacle, le saint sacrifice de la messe, les bénédictions du T. S. Sacrement, les instructions, le chant des hymnes et des cantiques.

Ces saints exercices purent enfin lui être rendus. Le printemps faisait déjà fondre les neiges et les glaces. L’usage de la raquette devenait difficile, bientôt impossible. Et surtout la Semaine Sainte et la fête de Pâques approchaient. Nos bons Iroquois n’auraient jamais voulu manquer ces grands jours. On les voyait, chaque année, revenir de tous les points de l’horizon, à l’époque marquée par le missionnaire sur le calendrier d’écorce.