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la chasse d’hiver

son bon ange la remplacer devant l’autel et lui rapporter les fruits de l’auguste sacrifice.

Quelle merveille de voir de pareilles industries éclore comme autant de fleurs, dans une âme tout récemment baptisée, n’ayant encore participé qu’une fois au banquet divin ! L’Esprit-Saint pouvait seul en avoir déposé le germe en elle.

Catherine ne songeait pas seulement à la prière. Nous savons son amour du travail. Sa charité la portait à prendre soin de la cabane ; les autres femmes ne demandaient pas mieux. Elle y trouvait, outre cette œuvre de charité et d’humilité, une raison plausible de sortir pour aller au ruisseau voisin chercher l’eau du ménage. Et chaque fois c’était pour elle une station délicieuse : bien seule, dans le grand silence des bois, sous le dôme des branches entrelacées des sapins, devant la croix rustique gravée sur une écorce, elle pouvait à loisir exhaler son âme, la porter, dans ses ascensions, jusqu’au sein de l’adorable Trinité.

À la maison, la broderie des colliers, la préparation des fourrures pour les vêtements ou le commerce, le soin des écorces de bouleau pour la confection des cabanes et des canots remplissaient avec la prière tous ses moments. Le travail lui-même, sous le regard de Dieu, n’était qu’une prolongation de sa prière.

Elle savait de plus induire doucement ses compagnes à sanctifier leurs occupations. Elle