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Ce programme n’était guère du goût de Catherine, on le pense bien. De tous les exercices de piété qui lui étaient encore possibles, elle résolut de n’en omettre aucun. La prière en commun se faisait régulièrement matin et soir ; mais, le matin, longtemps avant cet exercice, elle était à genoux, en relation intime avec le ciel. Après la prière du soir, hommes et femmes s’enroulaient dans leurs chaudes couvertures et s’étendaient sur leurs nattes pour un sommeil réparateur, tandis que Catherine, à la lueur incertaine des feux de la cabane, les épaules protégées par une pauvre couverte, à genoux, prolongeait sa prière bien avant dans le silence de la nuit.

Ce n’était pas assez. Il y avait, non loin du camp, un petit ruisseau solitaire, entouré de pins et de sapins, dont les lourdes branches chargées de neige se courbaient en forme de voûte. Un étroit sentier y conduisait. La bonne priante se fit de cet endroit un sanctuaire. La solitude était parfaite car elle seule venait chercher l’eau nécessaire à la cabane. Elle compléta l’ornement de son oratoire en traçant sur l’écorce de l’un des arbres une large croix.

C’est là que Catherine se rendait chaque matin, à l’heure où l’une des messes se disait au village. Elle s’unissait d’esprit et de cœur au prêtre qui la célébrait, aux fidèles qui avaient le bonheur d’y assister. Elle envoyait