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la chasse d’hiver

Il n’y avait pas que les hommes pour aller à la chasse. Le village se vidait à peu près de ses habitants. Seuls y demeuraient les vieillards, les enfants et quelques femmes pour en avoir soin.

Catherine, qui connaissait le genre de vie des grands bois, pour l’avoir pratiqué dans les forêts des bords de la Mohawk, aurait voulu se soustraire à l’ennui de quitter sa chère mission. Mais ce qu’elle devait à sa sœur et à son beau-frère ne le lui permit point. Elle les suivit. Dieu voulait sans doute montrer par son exemple que la vraie vertu est de tous les temps et de tous les lieux, qu’une fois solidement établie, elle passe à travers tout et ne se dément jamais.

Arrivés au lieu du campement, les chasseurs élevèrent à la hâte une cabane d’écorce, capable de loger les trois ou quatre familles qui formaient le groupe. Puis les hommes s’élancèrent à travers les sentiers de la forêt. Pour les femmes, l’époque de la chasse était un repos relatif : elles n’avaient plus les soins d’un ménage réglé comme à la mission ; les pièces de gibier une fois écorchées, dépecées, apprêtées pour la table, et le bois du foyer remisé sous la cabane, elles avaient des heures de doux loisir, agrémentées de jeux et de conversations.