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CHAPITRE TROISIÈME


La chasse d’hiver.
— Conduite de Catherine Tekakwitha dans la forêt.


Passées les fêtes de Noël, la chasse commençait pour les Iroquois de la mission. Ils se répandaient par groupes dans les vastes forêts qui s’étendaient jusqu’aux Adirondacks. Chaussés de leurs raquettes, armés de l’arc ou du fusil, ils couraient à travers les bois, en quête du gibier ; celui-ci, empêtré souvent dans les neiges profondes, devenait une proie facile sous les coups du chasseur.

C’était pour nos Indiens, à défaut de guerres qu’ils ne voulaient plus, une vie délicieuse que cette poursuite d’animaux sauvages considérés comme des ennemis en fuite. Ils y trouvaient aussi ces riches pelleteries qu’ils troquaient avec les Européens pour des armes et des munitions. Sur toutes choses, la chasse leur fournissait le premier de leurs plaisirs, la bonne chère. C’était l’abondance, mais l’abondance tout de suite engloutie, sans prévision de l’avenir. Tant pis si, tout à coup, le gibier se faisait rare.