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première communion

Baptisée depuis un an et demi, le jour de Pâques 1676, et nous sommes à la fin de l’automne de 1677, Catherine n’avait pas encore fait sa première communion. Ce n’était pas faute de la désirer de tout son cœur, elle déjà si attachée à l’hôte du tabernacle.

Les missionnaires, témoins de tant d’inconstance chez les Iroquois, avaient posé comme règle de ne les recevoir à la participation de la sainte Eucharistie qu’après plusieurs années d’épreuves. Ils voulaient par là, au dire du P. Cholenec, « leur en donner une plus haute idée et les obliger à s’en rendre dignes par une vie irréprochable ». Le saint pontife Pie X aurait probablement invité ces sévères directeurs à réduire le temps d’épreuve.

Quoiqu’il en soit, la réduction se fit pour notre jeune Iroquoise. Sa merveilleuse conduite méritait bien cette exception. On lui annonça que sa première communion aurait lieu à la prochaine fête de Noël. Elle reçut cette nouvelle avec des transports de joie. Enfin elle allait s’unir réellement au Dieu de son cœur. Elle s’y prépara par une recrudescence de ferveur, d’aspirations saintes, de soin à revêtir de pourpre et d’or le tabernacle vivant qu’allait être son âme.

À la fête de Noël, les Iroquois, avant leur départ pour la chasse, n’avaient jamais été en aussi grand nombre dans le village. Et