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à voir Dieu partout, à s’entretenir partout familièrement avec lui, et pour s’y aider encore davantage et ne perdre aucun instant, elle faisait intervenir la sainte Vierge en ayant toujours à la main son chapelet. Sa pieuse institutrice pouvait affirmer que Catherine marchait continuellement en présence de Dieu, imitant en cela une autre grande sainte du même nom, Catherine de Sienne, dont on a dit qu’elle vivait toujours en cellule, c’est-à-dire, toujours en cette intime habitation de l’Esprit-Saint en nous.

De pareils jours étaient des jours pleins, selon le mot de la sainte Écriture, à savoir, des jours remplis de vertus et de mérites. Ce qui n’empêchait pas Catherine de consacrer, le samedi, un long temps à la discussion de sa conscience, pour saisir les moindres actes qui auraient pu offenser Dieu. Elle allait ensuite au bois, dit son confesseur, « se déchirer les épaules avec de grands osiers, d’où elle venait à l’église et y passait un long espace de temps à pleurer ses péchés ; elle les confessait de la même sorte, entrecoupant ses paroles de soupirs et de sanglots et se croyant la plus grande pécheresse du monde, quoiqu’elle fût d’une innocence angélique ».

Le lecteur se dit sans doute que le lendemain, dimanche, devait être un beau jour de communion pour la néophyte. Pas encore.