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première communion

Suivant la juste remarque du P. Cholenec, « sa dévotion était d’autant plus à estimer qu’elle n’était pas de ces dévotions oisives où il n’y a d’ordinaire que de l’amour-propre ; ni Catherine de ces dévotes entêtées qui sont à l’église lorsqu’il faudrait être dans le ménage ». Il continue avec non moins de sens : « En s’attachant à Dieu elle s’attacha au travail, comme à un moyen très propre pour demeurer unie avec lui, et pour conserver le long du jour les bons sentiments qu’elle avait conçus le matin aux pieds des autels. »

La bonne Anastasie, qui avait les mêmes goûts et les mêmes vues, était devenue sa meilleure amie en même temps que son institutrice. Catherine s’était fait une règle d’éviter toute autre compagnie, et de n’aller qu’avec elle, soit au bois soit au champ.

Ensemble elles travaillaient, ensemble elles sanctifiaient leur travail par de pieux entretiens. Anastasie racontait la vie des saints, leur amour de Dieu, leur haine du péché, les rudes pénitences qu’ils pratiquaient en expiation de leurs fautes. C’étaient autant de traits de lumière pour la néophyte. Au sortir de ces conversations, elle s’appliquait à reproduire dans sa conduite les exemples qui l’avaient le plus frappée.

Elle était parvenue de cette sorte, qu’elle fût dans sa cabane, à l’église ou aux champs,