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première communion

temps les plus rigoureux de l’hiver ; elle entendait la première messe à la pointe du jour, puis celle des sauvages au soleil levé. Elle y retournait plusieurs fois durant le jour, interrompant son travail pour contenter sa dévotion. Elle était là, avec tout le village, pour la prière du soir. Mais, restée seule, elle n’en sortait que bien avant dans la nuit. Les dimanches et les fêtes, elle les passait pour ainsi dire à l’église, sauf deux ou trois courtes apparitions à la cabane pour sa réfection.

Le P. Cholenec, dans une lettre datée de 1678, donne des détails curieux sur l’ordre et la nature des exercices du dimanche.

De très bon matin, les sauvages venaient en grand nombre à l’église pour s’approcher du tribunal de la pénitence. La messe commençait à 8 heures. Les hommes, rangés du côté de l’évangile, les femmes du côté de l’épître, chantaient alternativement à deux chœurs, le Kyrie, le Gloria, le Credo, des hymnes sacrées, des cantiques : le tout traduit en algonquin d’abord, puis en iroquois ; le chant en langue iroquoise s’est conservé jusqu’à nos jours. Le missionnaire faisait une instruction familière après l’évangile. De temps à autre, il cédait sa place à quelque capitaine, fervent chrétien, et la parole du sauvage produisait souvent une vive impression sur ses auditeurs.