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de se porter au plus parfait en toutes choses. De là encore son union à Dieu on peut dire continuelle.

À ce propos, le P. Cholenec fait la réflexion suivante : « On rapporte de plusieurs saints qu’ils avaient quelquefois le cœur si embrasé du divin amour que quelques efforts qu’ils fissent pour cacher ce feu sacré qui les brûlait au dedans, ils ne pouvaient empêcher qu’il n’en rejaillit quelques étincelles au dehors. Telle était celle dont nous parlons. Oui, cette jeune vierge, toute sauvage qu’elle était, se trouvait pour l’ordinaire si pleine de Dieu, et elle goûtait tant de douceurs dans cette possession, que tout son extérieur s’en ressentait, ses yeux, ses gestes, ses paroles ne respiraient que feu à ces moments ; et il ne fallait pas être longtemps avec elle pour en être ému et pour être échauffé de ce feu divin. De cette charité de Catherine pour son Dieu venait le grand amour qu’elle avait pour la sainte Eucharistie. »

Elle n’avait pas encore fait sa première communion, mais son cœur l’entraînait d’instinct vers le Maître adoré du tabernacle. Elle était sûre d’y trouver celui à qui elle avait déjà consacré son cœur et sa vie, de pouvoir s’y entretenir avec lui longuement, loin du bruit, loin de toute distraction.

Dès les premiers jours, on la vit se rendre à l’église à quatre heures du matin, même aux