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Ville-Marie. Ce sera pour elle un endroit favori. Elle y viendra souvent prier, et, un jour, son corps très pur y sera déposé pour un temps, en y laissant une vertu qui rendra son tombeau glorieux.

Se tournant vers le village, Catherine voyait les longues cabanes, jetées un peu pêle-mêle, çà et là, graviter autour de l’enceinte fortifiée, où se dressaient la chapelle et la maison des missionnaires.

Et partout, la paix, la tranquillité, la joie illuminant toutes les figures, l’ordre établi dans la distribution du temps pour le travail et la prière. Quel contraste avec le Kahnawaké des Mohawks, ses désordres de toutes sortes, son oisiveté, ses fêtes tapageuses, ses résistances au culte du vrai Dieu !

Elle se croyait en paradis. Elle aurait pu demander, comme Clovis, au milieu des solennités de son baptême à Reims : « Est-ce déjà le ciel ? »

Elle allait donc pouvoir se donner tout entière au bon Dieu, suivre son penchant à la dévotion, pratiquer toutes les vertus sans craindre les luttes passées. Ce serait pour elle le libre épanouissement de ses belles qualités et de ses vertus, comme une fleur — n’était-elle pas un lis ? — d’abord contrainte par la nature du sol, l’atmosphère ambiante, les vents et les orages, puis transplantée dans