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première communion

sœur d’adoption de Catherine, désirait depuis de longs mois l’arrivée de la néophyte.

Une autre circonstance heureuse était que, dans cette même cabane, se trouvait une ancienne chrétienne, aussi intelligente que pieuse, nommé Anastasie. Une des premières baptisées chez les Iroquois, elle avait connu la mère de Catherine. Depuis, à Laprairie, et récemment, au Sault, elle s’était consacrée à l’instruction des catéchumènes et des néophytes. On conçoit le plaisir qu’elle eut de voir la fille de son ancienne amie de Gandaouagué : elle voulut être pour elle une vraie mère.

Catherine, reçue comme un ange parmi ces bons chrétiens, put enfin respirer. Elle éprouvait la sensation d’un oiseau échappé au filet du chasseur. Ses deux premiers biographes, Cholenec et Chauchetière, nous la montrent à l’envi chantant sa délivrance de l’Égypte des Iroquois et son établissement dans la terre promise des bords du Saint-Laurent.

Tout la ravissait. Le paysage lui-même élevait à Dieu son âme sensible et délicate : debout sur le rivage, au pied d’une croix élancée, elle voyait le grand fleuve, au sortir des bouillonnements tumultueux des rapides, écarter ses rives et reprendre en silence sa course majestueuse ; au delà, l’horizon lointain avec sa verdure, ses îles, sa montagne de