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village pour un véritable monastère… On les voit tous portés à la pratique du plus parfait détachement, et ils gardent parmi eux un si bel ordre pour leur sanctification, qu’il serait difficile d’y ajouter quelque chose. » Le prélat raconte ensuite les pratiques religieuses, la plupart vraiment héroïques, que ces Indiens s’étaient imposées pour chaque jour, chaque semaine, chaque mois et chaque année. C’est à se demander s’il n’exagère pas. Il a prévu l’objection. Il y répond sans balancer : « Tout ce que j’ai dit de la manière de vivre des sauvages convertis dans cette mission, n’est point une description faite à plaisir ; c’est un récit sincère de son véritable état. Les Français de la Prairie sont si charmés de ce qu’ils y voient, qu’ils y viennent quelquefois joindre leurs prières à celles de ces bons chrétiens, et ranimer leur dévotion à la vue de la ferveur qu’ils admirent dans des gens qui étaient autrefois barbares. »[1]

Bel exemple, ajouterons-nous en terminant ce chapitre, de ce que peut faire notre sainte religion pour réunir les peuples les plus divers sous la même main du Père qui est dans les cieux.

  1. Voir Mandements des Évêques de Québec, Québec, 1887, vol. I, p. 227 ss.