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Père. Le chef comprit. Il ne se contenta point de pardonner en son cœur. Il fit un grand festin, y invita son détracteur et lui donna la première place. « Mon frère, lui dit-il pour tout reproche, aimons-nous comme auparavant. »

La paix, l’ordre et la joie qui régnaient en cet heureux séjour faisaient sur les sauvages étrangers une impression profonde. On en a vu que ce seul spectacle avait déterminés à s’y fixer ; d’autres s’en retournaient chez eux pour y devenir les panégyristes de la prière.

Une chose qu’on ne se lassait point d’admirer, c’était la merveilleuse union des groupes nombreux qui composaient la mission : outre les Iroquois des cinq cantons, on y rencontrait des Hurons, des Algonquins, des Outaouais, des Ériés, des Neutres. Autant dire le lion, l’ours, l’agneau, le bœuf vivant ensemble, comme dans cet âge d’or annoncé par Isaïe, chanté par Virgile.

Le Sieur de la Potherie, témoin de ces merveilles, écrivait quelques années plus tard : « La sage conduite des Jésuites qui les gouvernent, les entretient dans une union si grande que rien au monde n’est plus touchant que de voir la ferveur de ces nouveaux chrétiens. Ils ne font ensemble qu’un même esprit par toutes les pratiques de vertu et de piété qui les unissent. » Puis, pour marquer le soin