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mesme pour les accoutumer aux mœurs et façons de vivre françaises. »[1]

La concession se trouvait à trois ou quatre milles en amont du village de Laprairie. Le missionnaire et ses ouailles s’y transportèrent au cours de l’année 1676.

La petite rivière du Portage, qui se jette en cet endroit dans le Saint-Laurent, forme à son embouchure un plateau très propre à l’établissement d’un village et facile à fortifier. Ce poste était blotti au creux de l’immense courbe que fait le fleuve au sortir des rapides du Sault Saint-Louis. Devant lui s’étalait la belle nappe d’eau, vaste comme un lac, et qui, de fait, porta un temps le nom de lac Saint-Paul. Le regard rencontrait au loin, à droite, Ville-Marie et son Mont Royal ; en face, mais près de l’autre rive, la grande île Saint-Paul ; à gauche, au pied des rapides tout blancs d’écume, cette fine émeraude qu’est l’île au Héron.

La proximité des rapides fit donner au nouveau site le nom de Saint-François-Xavier du Sault Saint-Louis. Pour la même raison, les Iroquois l’appelèrent Kahnawaké (au rapide). Peut-être aussi aimaient-ils à y re-

  1. Cité par le P. de Rochemonteix, op. cit., t. II, p. 425, note.