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la mission iroquoise s.-fr.-xavier

La mission occupait la partie sud du village de Laprairie. Ce quartier porte encore le nom de la Borgnesse, à cause de la cabane d’une pauvre sauvagesse qui était borgne. La chapelle, bien petite, faisait partie de la maison même du missionnaire. Elle avait été construite par les Français. On y disait la messe d’abord pour eux, puis pour les Iroquois.


On s’aperçut bientôt que l’endroit choisi pour la mission était peu favorable aux sauvages : le voisinage des Français avait pour eux de graves inconvénients ; de plus, l’humidité du sol ne permettait guère la culture du blé d’Inde, leur grande, presque unique ressource.

Il fallait partir, mais sans trop s’éloigner, afin de garder, à la limite actuelle de la colonie, une mission qui, en cas d’attaque des Iroquois, serait comme un poste avancé et une solide défense.

Louis XIV comprit ces graves motifs. Il écrivait à Frontenac, le 29 avril 1680 : « J’ai accordé aux Pères Jésuites la concession qu’ils m’ont demandée au lieu appelé le Sault, joignant la prairie de la Madeleine pour l’établissement des sauvages, et j’ai ajouté à ce don les conditions qu’ils m’ont demandez, parce que j’estime que cet établisement est advantageux, non seulement pour les convertir et maintenir dans la religion chrétienne, mais