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cinq autres de leurs amis à les suivre. La petite caravane arriva à Ville-Marie au cours de l’année 1667.

La ville naissante était alors dans toute sa ferveur. On y voyait chez tous, depuis le gouverneur et ses officiers jusqu’aux plus humbles colons, la pratique des plus beaux exemples des vertus chrétiennes. De saintes femmes, comme les Sœurs de l’Hôtel-Dieu, se consacraient au soulagement des infirmes et des malades ; d’autres, les Sœurs de la Congrégation avec, à leur tête, la vénérable Mère Bourgeoys, se dévouaient avec un zèle non moins admirable, à l’instruction des enfants français et sauvages. Depuis dix ans, les prêtres de Saint-Sulpice succédant aux Jésuites, desservaient cette belle chrétienté.

La vue des cérémonies de l’Église, de la piété des fidèles, du calme qui régnait partout émerveillèrent les nouveaux venus.

Or, en ce temps-là, le Jésuite Pierre Raffeix présidait aux premiers établissements de Laprairie. Il venait souvent visiter Montréal. Il fut mis en rapport avec nos voyageurs, ravis de causer avec une Robe-Noire qui connaissait leur pays et parlait si bien leur langue. Le Père vit dans cette rencontre une aimable intervention de la Providence : il avait devant lui le noyau de la mission iroquoise qu’il rêvait pour le village de Laprairie.