parfait, lorsque, pour hisser ou pour amener les huniers, on a soin de prendre, au préalable, le vent arrière.
Tous ces avantages sont d’un prix inestimable quand il s’agit d’explorer des régions où le temps varie très brusquement.
Ce système, qui nous rendit des services précieux, a cependant des inconvénients : 1o la toile s’use rapidement près des racages ; 2o les racages doivent être fort exactement ajustés : s’ils sont trop petits, la toile se déchire ; s’ils sont trop grands, le rouleau les force et sort lui-même de leurs guides, par vent violent ; 3o quand le rouleau est sorti des racages et qu’il n’a pas été possible de le remettre en place immédiatement, il fléchit et prend une déformation telle, qu’il devient difficile, par la suite, de l’y faire rentrer.
Le gouvernail se composait d’une série d’importantes pièces de bois. Il était actionné soit par une roue placée à l’arrière et à l’aide de laquelle on gouvernait sous voiles, soit par une roue placée sur la passerelle d’avant et avec laquelle on gouvernait sous vapeur. Or, lorsqu’il s’agissait de changer de roue pour gouverner, nous perdions un temps considérable à l’ajustage des chaînes.
Pour obvier à cet inconvénient, le système fut changé en cours de route, et l’on fit usage d’une drosse sans fin, s’enroulant, en même temps, sur les arbres des deux appareils de gouverne.
Les ancres étaient au nombre de quatre : deux ancres de bossoir ayant chacune 120 mètres de chaîne environ, une ancre de miséricorde de petite dimension et une ancre d’embarcation. On les manœuvrait avec le traditionnel et misérable guindeau des baleiniers, les fonds de l’expédition n’ayant pas permis l’acquisition d’un cabestan à vapeur.
Les embarcations, au nombre de quatre, comprenaient deux baleinières très lourdes, qui ne furent presque jamais employées, un bon canot et un youyou. Ces deux derniers étaient d’un genre gracieux, bien que le youyou fût peu stable. Nos embarcations n’avaient pas de gréement à la voile ; pourtant, tout à la fin de notre hivernage, nous en fîmes construire un pour le cas où, notre navire étant écrasé par les glaces, il ne nous resterait que ce moyen de salut.