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La dédaigneuse Angleterre
Ne nous croyait que galant.
Chez nous c’est toujours la terre,
La terre des anciens Francs.


AUTRE.

Qui que tu sois, quand tu serais l’Amour
Garde toi de troubler la paix de cet asile,
Respecte ce riant séjour
De l’innocence et de Lucile.


AVEC LES JEUX.

Ô vous Père de la patrie,
Prenez ses couronnes de fleurs
Emblème de vôtre génie.
Nais, hommage de nos cœurs,

Cent fois heureuse d’être née
Pour vivre à l’abri de vos lois.
Dans nos campagnes fortunées
L’âge d’or luit à votre voix.


ROMANCE.

Sur la pente de la colline
Qui borne d’ici l’horizon,
Distinguez-vous cette chaumine
Qu’accompagne un petit donjon ?
Là, dans la paix et le silence,
Là, deux amans, enfin époux,
De leur tendre persévérance
Savourent les fruits les plus doux.

L’histoire en est des plus touchantes.
Vous qui gémissez sous la loi
De durs parents, jeunes amantes,
Approchez-vous, écoutez-moi.
Courageuse autant que fidèle
Cécile ainsi que son amant
Peuvent vous servir de modèle
Pour un semblable errement.