plus douces. Il fallait ici une course en traîneau. Rien de plus simple : vous vous mettez sur votre séant, votre guide vous empoigne les deux jambes, et sans plus de façon descend ainsi au bas de la pente, au grand détriment… du traîneau. C’est le jeu des montagnes russes dans sa plus naïve expression.
Quand nous fûmes au pied de la montagne, un vent violent s’éleva. Les nuages couraient rapidement d’une cime à l’autre. Le ciel devint tout noir, et une révolution complète s’opéra dans cette nature tantôt si calme. Le ciel s’entr’ouvrait à tout instant, et la neige brillait de lueurs rougeâtres et furtives. Enfin ce fut un orage en règle. Un orage dans la montagne est assurément un des plus grands spectacles que puisse nous offrir la nature. Toute description serait pâle et incolore à côté du tableau. Faisons donc grâce des coups de tonnerre dont l’horrible fracas était exagéré encore par les grandes parois des montagnes ; passons les éclairs, dont les lueurs sinistres illuminaient la longue chaîne des monts et faisaient briller tous les sommets d’un éclat infernal. Je me borne aux effets de pluie. Jamais je ne vis un pareil bouleversement dans les éléments : pendant une heure, pluie, rivières, ruisseaux, torrents, cascades, se déchaînèrent avec une fureur qu’on n’avait plus vue