maintenant la marche extrêmement pénible, parce que nos pieds, s’affaissant sur la surface tendre, rencontraient au-dessous une couche dure et glissante. Il arrivait parfois à l’un, de nous de s’enfoncer dans la neige jusqu’à la ceinture, et il nous fallait aider le naufragé à se tirer de sa situation critique.
Au bout d’une heure de marche, nous fûmes fort surpris de voir que les traces de nos pas avaient entièrement disparu. Mes guides déclarèrent aussitôt qu’une avalanche avait roulé par là pendant que nous nous trouvions au sommet de la montagne. Je ne pus m’empêcher de frissonner en songeant au péril auquel nous avions échappé. L’avalanche avait tout enlevé et n’avait plus laissé qu’une mince nappe de neige dont la surface était trop dure et trop glissante pour permettre d’y enfoncer le pied et d’y trouver un point d’appui : cette neige avait la même dureté que la glace. Aussi fûmes-nous obligés de nous tailler des degrés à coups de hache. Nous marchions l’un après l’autre, et du même pied, dans, les trous creusés par celui qui marchait en tête. Tout alla fort bien ; mais, si nous avions dû continuer longtemps cette gymnastique, nous aurions mis huit jours à descendre le Pic du Midi.
Au, delà, du lac d’Oncet, les pentes devinrent