rustiques habitations. Puis venait la célèbre vallée de Campan, que j’apercevais tout entière, cette oasis à côté du désert et de la désolation, qu’on a bien nommée la Tempé de la France. Plus avant vers le nord, les plaines de la Bigorre, du Béarn, de la Gascogne et du Languedoc se distinguaient jusqu’à des distances infinies, et la vue s’égarait à l’horizon sur les landes des environs de Bordeaux et les plaines de Toulouse. On eût dit une immense carte en relief, de trois cents lieues de circonférence : cette magnifique mosaïque était toute nuancée de tons qui s’adoucissaient insensiblement pour aller se fondre dans l’azur du ciel. Certaines parties, illuminées par le soleil, scintillaient comme de lointains mirages, tandis que d’autres points s’assombrissaient sous les nuages épars, qui dans leur cours déplaçaient des masses colossales d’ombre et de lumière.
Contemplé des hauteurs où planent l’aigle et le