françaises, dont les glaces scintillent de tous les feux du soleil. Si je me tourne vers l’orient, un mont géant, situé en Catalogne, me fascine par le miroitement de ses glaces éternelles : c’est le pic dominateur de la Maladetta (montagne maudite) ; sa cime, longtemps indomptée, surpasse toutes les plus hautes montagnes de la chaîne ; elle se dresse comme une barrière immense où le regard expire. Un autre pic s’élance au delà des frontières françaises, en Aragon : c’est le Mont-Perdu, que dompta l’illustre Ramond. Son dôme argenté, qui brave les foudres et les siècles, domine les montagnes gigantesques qui l’entourent, comme la coupole de Michel-Ange s’élève au-dessus des antiques édifices de la Ville éternelle. Le mont lointain nous renvoie, affaiblis par la distance, les scintillements de ses énormes glaciers.
À l’occident, j’apercevais les lignes moins nettes des montagnes du Béarn, le Pic du Midi d’Ossau ; le Pic de Gabisos, le Monné, et, plus près, l’immense Néoubielle, dont la cime bombée écrase de toute sa hauteur les monts environnants de Barèges, de Luz et de Saint-Sauveur…
Si vers l’Espagne s’étendait un océan de montagnes, vers la France c’était le contraste parfait de plaines à perte de vue. Au premier plan se dessinait la riante vallée de Gripp, avec sa verdure et ses