affirmer qu’il y a encore des ours dans les Pyrénées, et qu’il s’en est fallu de peu que je n’en visse un. Le nombre de ces quadrupèdes a pourtant fort diminué depuis quelques années, par suite de la chasse à outrance qu’on leur a faite dans ces derniers temps. Traqués partout par les montagnards, la plupart ont émigré sur le versant espagnol. Si cette guerre d’extermination se prolonge, l’ours ne tardera pas à disparaître des Pyrénées, comme le cerf, le bouquetin, le lynx et tant d’autres animaux intéressants.
Les touristes font souvent, en été, l’ascension du Pic du Midi pendant la nuit, pour assister au spectacle grandiose d’une aurore dans la montagne. C’est pour eux que l’on a construit, à peu de distance du sommet, une cantine où ils peuvent s’abriter et trouver du feu et de la nourriture. Nous apercevions déjà le toit de cette cabane, qui est abandonnée en hiver. Comme nous l’apprîmes en poursuivant notre excursion, notre ours aurait pu nous servir de guide : il s’était dirigé droit jusqu’à la cantine, dont il avait fait le tour. Nous trouvâmes la pauvre maisonnette à moitié ensevelie sous les neiges. Des murs de plusieurs pieds d’épaisseur attestent sa parfaite solidité : il faut cela pour qu’elle puisse résister aux tourmentes de l’hiver et au poids énorme de neige que supporte