la voûte scintillait d’une infinité de stalactites suspendues en girandoles, et brillant de toutes les couleurs dans une atmosphère d’azur. Il s’échappait de ce soupirail un souffle glacial, qui m’empêcha de m’y arrêter longtemps. Par la chaleur qu’il faisait déjà, c’eût été imprudent.
À huit heures nous laissâmes nos chevaux. Un de mes hommes les ramena à Barèges, où nous devions les reprendre à notre retour. À cet endroit, plus de sentier. Les neiges se montraient déjà en longs rubans par tas épars, dans les creux des rochers et au fond des ravins. C’est maintenant qu’allait commencer la véritable ascension. Livré à mes robustes guides, Dominique et Michel, je n’avais rien à craindre. S’il m’arrivait de broncher, leurs bras vigoureux me servaient de remparts. Le bâton ferré nous était d’une grande utilité : dans le mouvement ascensionnel, il allège le poids du corps ; à la descente, il offre un bon point d’appui, qui donne aux mouvements de l’assurance et de la fermeté ; si l’on glisse, il suffit de l’enfoncer dans la neige pour s’arrêter instantanément.
Voici enfin la grande région des neiges. Elles s’amoncellent devant nous par couches épaisses, et il faut s’aventurer sur cette mer interminable qui nous conduira au sommet. Moi qui n’avais jamais pratiqué ni glaciers ni champs de neige, je