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lui accorde une valeur démesurée au détriment des qualités morales qui devraient avoir l’influence prépondérante sur la décision.

L’étude du cœur humain est bien complexe ; elle réclame une grande perspicacité et beaucoup d’expérience. Ce n’est pas dans la société mondaine qu’il faut pousser ses investigations ; on ne s’y montre pas souvent tel que l’on est en réalité. Ce n’est pas non plus dans les romans, qui nous représentent souvent des personnages artificiels, créés selon la seule fantaisie de l’auteur. Dans le monde des œuvres, dans les réunions de familles, on a certainement plus de chance de réussir. Formons-nous une opinion sans précipitation et avant de nous prononcer, observons beaucoup sans qu’il y paraisse.

Mais l’étude du caractère, des qualités morales, des principes religieux ne suffit pas. Une santé débile chez l’un des époux, outre qu’elle nuit à la prospérité et au bonheur du ménage, peut avoir une répercussion fatale sur la constitution physique des enfants. Et ce n’est pas seulement sur la santé du prétendant qu’il faut porter son attention, mais aussi sur celle de ses ascendants, afin de s’assurer s’il n’y a pas dans sa famille de ces prédispositions héréditaires qui se transmettent de père en fils, ou qui éclatent après être restées latentes pendant quelques générations.