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natures différentes ; car les moyens à employer pour s’attirer la bienveillance dépendent du caractère. Cette étude, commençons-la de bonne heure, dès le pensionnat ; on ne naît pas psychologue, on le devient par l’expérience.

Pour ce qui est de commander aux autres, la première condition pour réussir dans cet art difficile, c’est d’être soi-même très au courant de ce que l’on peut exiger de ses subordonnés ; cela permet d’agir en pleine connaissance de cause, d’éviter les tâtonnements, les revirements, les erreurs, qui nuisent à l’autorité, produisent l’énervement et occasionnent des pertes de temps. Un chef sûr de lui-même, joignant la pratique à la théorie, sait apprécier l’exécution de ses ordres et peut donner l’exemple, la meilleure des leçons.

N’abusons jamais de notre autorité pour commander par pur caprice. Avant de donner un ordre, examinons s’il est réellement nécessaire et s’il ne blesse aucun droit.

Ne décourageons jamais l’esprit d’initiative chez nos subordonnés en exigeant une exécution purement passive des ordres que nous leur donnons. Bornons-nous à leur indiquer les grandes lignes de la conduite qu’ils ont à tenir et laissons-leur la latitude d’agir librement pour l’exécution des détails. Pourtant ne nous dispensons pas de contrôler ce qu’ils auront fait et développons chez eux le sentiment de la responsabilité.