rapportait seulement, dit-il, aux rapports d’amitié franco-anglais
d’une part, italo-allemands de l’autre. Mais il avait
été entendu qu’on respecterait les intérêts vitaux réciproques.
L’Europe orientale constitue une sphère d’intérêts
allemands et la France a reconnu depuis Munich un revirement
radical dans son attitude à son égard. Le gouvernement
allemand ne reconnaît pas à la France le droit d’exercer
une influence sur les questions ayant trait au règlement
futur des destinées de Dantzig. « Si nous en sommes arrivés
au point que le gouvernement français veuille la guerre, il
trouvera l’Allemagne prête à tout instant. C’est alors lui
exclusivement qui aurait à porter devant son peuple et
devant le monde la responsabilité d’une telle guerre. »
Le ministre des Affaires étrangères répond le 21 juillet. Il y a erreur, dit-il, jamais la France n’a décidé de se désintéresser de l’est de l’Europe.
« Je vous ai rappelé le 6 décembre le traité franco-polonais de 1921 et le pacte franco-russe de 1935. Vous avez affirmé que ces traités ne vous gênaient pas. C’était naturel. Hitler n’avait-il pas dit le 26 septembre au Palais des Sports : « Un État de 33 millions d’habitants tiendra toujours à avoir un accès à la mer ; il fallait trouver une voie pour un accord ; il a été trouvé et se développe de plus en plus. » De plus, le 6 décembre, je vous ai adressé une demande pressante pour la garantie de la Tchécoslovaquie. N’ayant pas réussi, j’ai insisté à nouveau par une note du 8 février. D’ailleurs, vous avez lu mon discours à la Chambre des députés. Il est clair. Donc pas d’équivoque possible. » Le 30 janvier, Hitler disait encore, au cours d’un discours au Reichstag, parlant de l’accord germano-polonais : « On aurait peine à trouver une divergence d’opinion parmi les amis de la paix sur la valeur de cet accord. » La France, fidèle à sa parole, exécutera scrupuleusement tous ses engagements. Je ne saurais laisser dire que notre pays serait responsable de la guerre parce qu’il aurait fait honneur à sa signature. »
Voilà bien le cœur du drame. Les deux ministres ont eu des entretiens qui, il est vrai, n’ont pas été consignés dans des textes paraphés. Et plus tard, quand il s’agit d’en pré-