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grandeurs et servitudes

m’opposa avec mille formes de regrets des difficultés matérielles et techniques. Je ne suis pas persuadé qu’elles existassent ; mais comme il s’agissait d’une satisfaction personnelle plus que d’un intérêt national, j’abandonnai mon projet.

J’indique d’ailleurs que mon message se flattait d’être, dans les heures si douloureuses que traversait alors la France, un appel à la confiance et à l’espoir plutôt qu’un cri de découragement et de tristesse. Il se terminait ainsi :

« Quand je suis né, à l’été de 1871, mon petit village lorrain de Mercy-le-Haut était comme aujourd’hui compris dans une zone occupée par l’Allemagne (on sait que plusieurs départements de l’Est furent occupés jusqu’en 1873, date du versement intégral de l’indemnité de guerre). Depuis, par la volonté et le courage de nos pères, la France a connu maints jours de bonheur et de gloire.

« Serions-nous moins vaillants et moins fortunés qu’eux-mêmes ?

« L’histoire est un éternel recommencement.

« En avant et haut les cœurs ! »

Cri d’espérance que les événements devaient justifier par la suite.


FIN