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le futur traité de paix

l’histoire. Nous sommes une race supérieure. Or les races supérieures sont destinées à dominer les races inférieures qui sont condamnées à servir les autres… Nous sommes moralement et intellectuellement supérieurs à tous les hommes. Nous sommes sans pairs. L’Allemagne est la plus parfaite création connue de l’histoire. » (Adolf Lasson).

« Pas de grâce, pas de prisonniers. Il y a mille ans, les Huns du roi Attila se sont fait un nom encore formidable dans la tradition et dans les légendes. Ainsi puissiez-vous imposer en Chine et pour mille ans le nom allemand de telle façon que jamais plus un Chinois n’ose même regarder un Allemand de travers. » (Guillaume II. Discours de Bremerhaven, 27 juin 1900).

« Il appartient à l’Allemagne de prendre possession du monde entier. » (Schleiermacher).

« Nous sommes résignés à ce que cette guerre soit suivie d’une autre série de guerres ultérieures jusqu’à la décision suprême ; il faut envisager la situation qui nous est imposée sans reculer devant les conséquences qu’elle entraîne. Ceux-là sont des gens à courte vue qui croient que l’Allemagne agirait noblement en renonçant à toute volonté de conquête. » (Professeur Meyer).

« Et ce peuple de 70 millions d’habitants a conscience de ne pas mener cette lutte pour lui seul, mais dans l’intérêt de l’humanité, parce qu’il faut sauver l’esprit allemand qui seul donne la garantie du progrès spirituel de l’humanité. » (De Moltke).

« Dans cette lutte qui s’engage, il nous faut la force ; créer cette force est notre devoir le plus pressant. » (Général von Seeckt).

« Nécessité ne connaît pas de loi. » (Chancelier de Bethmann-Hollweg).

Comment ne pas évoquer aussi le fameux manifeste lancé en 1914 par 93 intellectuels de Germanie ? Ils s’efforçaient d’y justifier l’agression la plus odieuse qui ait jamais été tentée ; ils s’élevaient contre la notion élémentaire du respect des traités.

Enfin, il n’est pas sans intérêt de faire écho au discours prononcé par le maréchal Hindenburg à l’inauguration du