Le mot de la fin dans cet incident appartient à Michelet qui a écrit dans Notre France : « Si l’on voulait entasser ce que chaque nation a dépensé de sang, d’or, et d’efforts de toute sorte pour les choses désintéressées qui ne devaient profiter qu’au monde, la pyramide de la France irait montant jusqu’au ciel. »
Pensée que Charles Péguy a traduite dans deux beaux vers :
Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre
Un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.
Que convient-il de conclure au terme de ces brèves observations ? Quels principes poser, quels écueils éviter, quelles précautions prendre pour ne pas retomber dans les erreurs passées ?
Deux aspects du problème : la rédaction du traité de paix, sa mise en application.
Dans quelques mois, les négociateurs seront assis autour du tapis vert pour dicter la loi à l’Allemagne vaincue. La question est de savoir s’ils voudront et sauront faire ce qu’il faut pour la réduire à merci et la mettre dans l’impossibilité de recommencer son agression. Ce serait vraiment à désespérer de tout si, après avoir connu cinq années de souffrances et d’horreurs dépassant ce que pouvait concevoir l’imagination la plus dévergondée, le monde ne parvenait pas à maîtriser ce peuple infernal, éternel obstacle à sa tranquillité, et à le contraindre enfin à vivre suivant le régime normal d’un pays civilisé.
Il ne faut pas hésiter à imposer à l’Allemagne une paix faite de sévérité et de justice.
Les Alliés de 1945 pourront méditer utilement la réponse que leurs aînés de 1919 adressaient au comte de Brockdorff-Rantzau à la suite des protestations élevées par ce diplomate à l’encontre des dispositions du futur traité de paix : « Dans l’opinion des puissances alliées et associées, la guerre qui a éclaté le Ier août 1914 a été le plus grand crime contre l’humanité et la liberté des peuples qu’ait jamais