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le futur traité de paix

financière de l’Allemagne (désorganisation voulue par elle d’ailleurs pour échapper aux réparations et annihiler sa dette) et de son impossibilité de satisfaire en 1922 aux échéances de l’état des payements. Briand acquiesce. Il est vrai que, devant l’émotion soulevée en France, il doit quitter le pouvoir.

Avril 1922. — Conférence de Gênes. — L’Allemagne y accède sur un pied d’égalité avec les Alliés ; elle y est soutenue par l’Italie et l’Angleterre. Elle signe ensuite avec la Russie le traité de Rapallo où elle abandonne aux Soviets ses créances sur lesquelles les Alliés avaient un privilège de premier rang.

Janvier 1923. — Conférence de Paris. — Opposition des thèses britannique (suspension des payements pendant quatre ans) et française (pas de moratorium sans gages). Puis c’est l’occupation de la Ruhr par la Belgique et la France.

Plan Dawes. — Il n’apporte aucune réduction en matière financière. Mais du point de vue général, il marque une atténuation importante : les pouvoirs de la Commission des réparations étaient en fait transférés à l’agent général des payements de nationalité américaine ; l’évacuation de la Ruhr était fixée et l’engagement était pris de ne rien faire qui pût porter atteinte à l’intégrité économique de l’Allemagne.

1928. — Conférence de La HayePlan Young. — Il se propose de déterminer définitivement les obligations de réparations du Reich. Mais il marque un nouvel abandon sur le plan Dawes, car le solde de la France se trouve réduit par lui à 420 millions de marks-or pendant trente-sept ans, tandis que le plan Dawes prévoyait un solde, après le règlement des dettes, allant de 900 millions en 1929-1930 à 510 millions pendant plus de trente-sept ans. Par surcroît le plan Young devait s’accompagner de la ratification des dettes de guerre et de l’évacuation anticipée de la rive gauche du Rhin. Nouvelle atténuation qui ne marquait d’ailleurs pas le terme de nos abandons.

L’un des grands journaux d’outre-Rhin écrivait :

« Au traité de Versailles a succédé le diktat de Londres, à celui-ci le plan Dawes, au plan Dawes le plan Young. Bien