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témoignage

armée de 400 000 ou même 360 000 hommes. Il se contenterait alors de former au grand jour les cadres de la future armée nationale et il attendrait la première occasion favorable pour faire sans risque un nouveau bond en avant.

Page 201. — (Hitler parle.) Le socialisme tel que nous le comprenons vise non pas au bonheur des individus, mais à la grandeur et à l’avenir de la nation tout entière… Notre première tâche est de réarmer et de nous préparer à la guerre qui est inévitable.

Page 228. — Il fallait d’abord annexer les pays comme l’Autriche et la Bohême, s’emparer des territoires polonais et français avant de pouvoir pétrir, comme dans la glaise, la grande figure de la nouvelle Allemagne.

Page 253. — La Providence m’a désigné pour être le grand libérateur de l’humanité. J’affranchis l’homme de la contrainte d’une raison qui voudrait être son propre but, je le libère d’une avilissante chimère qu’on appelle conscience ou morale et des exigences d’une liberté individuelle que très peu d’hommes sont capables de supporter.

Page 285. — (Rauschning parle.) On frémit en pensant que c’est un fou qui gouverne l’Allemagne.

Page 290. — Hitler est à la fois cruel, et vindicatif et sentimental.

Page 297. — Son horoscope le met en garde contre la guerre. Dans la guerre il doit, dit l’astrologue, perdre tout ce qu’il aura gagné.

Page 303. — (Hitler parle.) Si nos diplomates cacochymes croient pouvoir conduire la politique comme un honnête commerçant conduit ses affaires, en respectant les traditions et le bon usage, grand bien leur fasse. Quant à moi, je fais une politique de force, ce qui veut dire que je me sers de tous les moyens utiles, sans me soucier ni des usages, ni d’un prétendu code d’honneur. À ceux qui, comme Hugenberg et sa bande, jettent les hauts cris, me reprochent de ne pas tenir ma parole, de rompre les contrats, de pratiquer la tromperie et la dissimulation, je n’ai rien à répondre, sinon qu’ils peuvent faire de même et que rien ne les en empêche. On devrait tout de même comprendre que nous ne sommes plus au xixe siècle, que nous avons fait une révo-