à une menace de dictature militaire, sans doute pour faciliter le vote.
L’Assemblée nationale se réunit en séance publique dans la soirée. Après un débat de procédure sur le mode de calcul de la majorité, le projet est renvoyé à l’examen de la commission qui revient bientôt avec un rapport approbatif.
Quelles réflexions amères suscite aujourd’hui sa lecture quand on rapproche les promesses qu’il portait en lui des événements passés :
« L’acte qu’accomplit l’Assemblée, elle l’accomplit librement parce qu’elle a la conviction qu’une réforme profonde est indispensable aux intérêts de la patrie… Il faut aboutir rapidement… La ratification de la nation devra précéder le fonctionnement des institutions nouvelles… Nous accomplissons l’acte que vous nous demandez, monsieur le maréchal, comme un acte de foi dans les destinées de la patrie, persuadés que c’est une France forte qui sortira de vos mains… Les Chambres restent en fonction et seront un soutien pour le gouvernement…, etc. »
L’article unique du projet mis aux voix est adopté par 569 voix contre 80 et 17 abstentions.
11 juillet. — Le Journal officiel publie les actes constitutionnels nos 1, 2 et 3. Le premier abroge l’article 2 de la loi du 25 février 1875, le second fixe les pouvoirs du chef de l’État, le troisième règle le sort du Sénat et de la Chambre des députés.
Le maréchal adresse un message au pays.
12 juillet. — L’acte constitutionnel no 4 fixe les dispositions relatives à la suppléance et à la succession du chef de l’État.
13 juillet. — Promulgation de la loi relative à la constitution du gouvernement.
Je reçois la visite du maréchal. En entrant dans mon cabinet, il me dit :
— Monsieur le Président, le moment pénible est arrivé. Vous avez bien servi le pays, et cependant le vote de l’Assemblée nationale crée une situation nouvelle. Je ne suis pas votre successeur puisqu’un nouveau régime commence.
Je lui réponds :