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touchés. Ce généreux dévouement pour l’animal qui lui avait rendu de grands services annonçait un bon cœur, et mon père se sentait disposé à obliger cet homme compatissant. Nous lui prodiguâmes tous les soins, et, pour ranimer ses forces, calmer la vive émotion qu’il avait éprouvée, ma mère lui fit boire quelques gouttes de vin vieux. On nettoya bien la gueule du bon Azor, qui témoignait toute sa joie, et l’on se dirigea vers le rivage pour faire descendre Maurice, le conduire à la manufacture et laisser à Thomas le temps nécessaire pour changer de vêtements. Ce ne fut pas sans verser des larmes que le jeune ouvrier sortit de la barque. Quoique intimidé par la foule qui s’était rassemblée sur le rivage, et qui paraissait curieuse de savoir ce qui s’était passé, il se jeta dans les