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Mon père avait eu l’intention de débarquer en cet endroit, pour donner au malheureux que nous venions de sauver tous les secours que réclamait sa triste situation ; mais il pensa, avec raison, qu’il valait bien mieux ne pas l’exposer à l’indiscrète curiosité des personnes qui s’étaient rassemblées sur le rivage. Ma mère lui fit respirer des sels qu’elle portait toujours sur elle dans un flacon, et bientôt il fut en état de s’asseoir et de parler.

On sut qu’il était un des jeunes ouvriers de la manufacture de porcelaine de Sèvres. Placé depuis longtemps dans cet établissement, éloigné de sa famille, ne trouvant aucun plaisir dans la société de ses camarades, il passait les instants de loisir ou de repos qu’on lui accordait avec le seul ami qu’il eût au monde, avec son chien. C’était