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vate et ses souliers, et il était déjà loin de la barque, près même du malheureux, lorsque ma mère s’avançait machinalement pour le retenir. Il était temps que notre barque arrivât. L’infortuné que Thomas venait de secourir était déjà évanoui, et, quoique aidé par nous et par mon père, il eut toutes les peines à le placer dans la barque. Il revint cependant bientôt à lui, et ses premiers mots furent : « Sauvez, sauvez mon pauvre chien. » Il fut inutile que Thomas se jetât de nouveau dans l’eau. Cet animal fidèle avait ranimé ses forces pour arriver jusqu’au bateau ; et à peine y fut-il placé, qu’il alla se coucher auprès de son maître, n’osant le caresser avec sa gueule pleine de sang, mais poussant de petits cris plaintifs et paraissant remercier Thomas de sa bonne et généreuse action,