Page:Lebrun - Le Mineur de Wielicszka - 1867.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 8 —

Or, un jour de l’année 1844, alors que la Galicie était parcourue et dévastée par des bandes de paysans ignorants et abrutis, qu’on avait facilement égarés par des promesses irréalisables, un jeune homme âgé de seize ans à peine, et auquel sa taille petite et frêle donnait l’apparence d’un enfant, se glissa dans ce bois, où, bien qu’il fût près de midi, régnaient le silence et l’obscurité.

Sans doute rassuré par la solitude où il se voyait, le voyageur, ou plutôt le fugitif, car son air, à la fois effaré et abattu, décelait une situation embarrassante, peut-être même périlleuse, s’arrêta, regarda autour de lui et s’assit sur une couche épaisse de mousse qui tapissait le sol au pied d’un arbre centenaire, contre le tronc duquel il appuya sa tête.