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nombre pour des raisons mystérieuses. Elles ne peuvent donc pas être réduites à une même cause. Il a plu à M. de Vert de faire un système, parce qu’en commençant son ouvrage il a voulu qu’elles n’eussent toutes que des raisons physiques, de convenance ou de nécessité. Ce n’est pas après ses recherches qu’il a fait son système, ce n’est qu’après l’avoir fait qu’il a cherché et imaginé de quoi l’autoriser. Dès qu’il eut entendu dire que les cierges n’étaient originairement dans l’Église que pour éclairer, son système fut fait généralement pour toutes les cérémonies. Il comprit dans le moment qu’il fallait que toutes les autres pratiques de l’Église eussent de même leurs causes primitives et physiques. Après ce système sitôt formé, toutes les lueurs ou les vraisemblances qui pourront le favoriser seront admises en quelque endroit qu’il les trouve ; et tout ce qui paraîtra opposé, quelque ancien, et quelque respectable qu’il soit, sera rejeté comme de mauvais goût.

Fausse origine des lumières.

C’est sur ce plan que M. de Vert a travaillé. Son premier soin aurait dû être d’examiner si ce qu’on lui avait dit de l’origine des cierges dans l’Église était bien vrai ; si l’usage d’en allumer à la Messe en plein jour vient de ce qu’originairement on disait la Messe dans des lieux souterrains, et qu’ensuite par pure habitude on a continué d’en allumer, quoiqu’en plein jour, comme il le répète si souvent dans tous ses volumes. S’il avait commencé par cet examen, il aurait pu voir que la réflexion qui le charma, était fausse ; que les cierges ont été dès l’origine dans l’Église, ainsi qu’ils le sont à présent ; tantôt pour éclairer simplement, tantôt pour marquer la joie qu’excitent les veilles des grandes Fêtes, tantôt pour honorer les Reliques des Saints, et la sépulture des Fidèles ; et qu’ils ont été allumés en plein jour, nullement par coutume, mais pour des raisons mystérieuses. On a montré, pag. 60 et 61, qu’au quatrième siècle jusques vers l’an 400, dans toutes les églises de l’Europe, on n’allumait point de cierges en plein jour ; qu’on n’a commencé d’en allumer à l’Évangile, et ensuite pendant les prières de la Consécration que pour des raisons purement symboliques et mystérieuses.