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ecclésiastiques, et de la tradition, l’intelligence des termes, des dogmes et des mystères qui y étaient renfermés ; et qu’on avait besoin pour cela d’une explication littérale, historique et dogmatique de tout ce qui composait la Messe. Nous ne devons nous proposer d’autres vues que celles de l’Église, ne fixer notre esprit qu’aux pensées dont elle veut que nous nous occupions, et n’exciter en nous d’autres sentimens que ceux qu’elle veut que nous formions dans notre cœur ; afin que nous ayons l’avantage de prier et d’offrir avec elle, et que nous ne perdions pas le fruit qui est attaché à l’intelligence des paroles pleines de sens et de mystères qu’elle nous met dans la bouche.

Combien il importe d’expliquer les cérémonies.

Si l’explication des prières de la Messe est nécessaire, celle des actions et des cérémonies ne l’est pas moins : ce sont autant de signes qui peuvent exprimer les pensées plus vivement même que les paroles, et qui sont établis pour nous édifier, nous instruire, et réveiller notre attention. Les cérémonies du service divin ne doivent pas être regardées comme indifférentes. L’Écriture nous apprend que Dieu y attache des grâces particulières ; que Moïse pria les mains élevées vers le Ciel. C’était une cérémonie ; et nous savons que Dieu attachait la victoire des Juifs à cette élévation des mains[1]. Saint Paul, qui avertissait souvent les Chrétiens qu’ils étaient affranchis des cérémonies de la Loi, estimait si fort celles de l’Église, qu’il ne voulait pas qu’on alléguât des raisons pour les changer, ou pour les omettre. Il voulait qu’on se contentât de dire[2] : Si quelqu’un veut contester, ce n'est pas notre coutume, ni celle de l'Église de Dieu. Il est donc important de s’appliquer à connaître les vraies raisons de chaque cérémonie de la Messe. Mais il n’est pas facile de les découvrir. Quelquefois la nécessité, quelquefois la bienséance ou la commodité, et souvent des raisons symboliques et mystérieuses les ont fait établir ; et ces raisons ont été rarement remarquées. Il faut les chercher en des lieux épars ; et nous ne découvrons la vraie raison de quelques-unes que dans l’analogie qu’elles ont avec celles dont on trouve distinctement la vraie cause.

  1. Exod. xvii. 11.
  2. 1. Cor. xi. 16.