de l’humanité terrestre qu’aboutit le plus sublime détachement :
Et quels que soient les cris de ce monde moqueur
Qui jette le dédain à tout accent du cœur,
Quel que soit son éloge ou quel que soit son blâme,
Consciencieux et forts de notre intime flamme,
Nous (poètes) semons pas à pas le sourire et les fleurs ;
L’Hymne au juste, la crainte au méchant, et nos pleurs
En offrandes d’amour sur les âmes flétries
Versent leurs doux parfums et leurs plaintes fleuries.
Le poète a une mission : il doit aimer, quand même, toujours, l’humanité en ce qu’elle conserve de plus pur et d’innocemment svelte : la femme ; elle est dans la société actuelle ce qui demeure de beau, de doux, de divin ; il faut s’élever en Dieu en la contemplant, adorer en elle une apparition de Dieu, quelque image céleste d’ange :
Oui, la femme, semblable au doux Emmanuel,
Vers nous, des mains de Dieu, s’épancha blanche et pure ;
Mais l’homme, être tombé, posa sa lèvre impure
Sur ce front embaumé d’un parfum immortel.
Certes, la femme n’a pas gardé son innocence première, mais alors qu’il désespère de l’homme « tombé » et qui entraîna la femme en sa chute :
Oh ! j’espère pour toi, dont l’amour était l’âme.
Rayon venu du ciel, dont on éteint la flamme,
Ô Femme, doux martyr de la perversité.
Elle est restée « l’ange » qui peut sauver l’homme en le relevant de sa déchéance : le salut de celui-ci est dans l’amour de la femme :
Pauvres hommes tombés, si votre âme flétrie