« viennent voir fleurir un arbuste étranger », avec
des « expressions admirables de virginité
parfaite, de suavité étrange[1] » cependant que,
arrêté devant un massif et la main sur le cœur,
quelque jeune poète, comme il en naît dans « cette
ville d’élégie[2] », s’incline et respire une fleur
d’oranger. On entend croasser dans le ciel
métallique des corbeaux qui reviennent des « plaines
de blé noir » où des clochers bas pèsent sur les
villages, où des croix de pierre rongée barrent les
taillis sombres ; et, lentement, sur la grande ville
d’ardoise, s’éteint le blond soleil d’Amor.
En novembre il est reçu bachelier. « MM. les examinateurs se sont montrés extraordinairement bienveillants à mon égard[3], ce dont je les remercie fort. » Comme on lui demanda par qui il avait été préparé : « Par mon père, répondit-il : vous pouvez m’interroger. » Et dans l’encouragement de la réussite : « Je ferai mon droit à Rennes, » annonce-t-il.
Il échappe donc à la contrainte de ses parents de Dinan : Rennes est une grande ville et M. Louis Leconte n’y exerce point « d’influence ». Il a sa chambre dans une pension de famille tenue par les dames Liger. Il rencontre dans la maison une jeune fille, Mlle Eugénie***, qui aime beaucoup la poésie, fait des albums des vers préférés, adore