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DEUXIÈME PARTIE


« Le souvenir du pays natal l’a toujours hanté. Son cerveau en demeura comme baigné de lumière, » josé-maria de heredia.



L’œuvre de Leconte de Lisle réserve un sujet d’étude non moins édifiant que sa vie, par rattachement constant et créateur que le poète y garda au pays où il naquit, alors qu’il en resta la plus grande partie de sa vie éloigné de près de quatre mille lieues marines. Elle présente la permanente consislance d’être à la fois exotique et intime, comme elle est ensemble « cosmopolite[1] » et patriotique.

Elle fait ainsi particulièrement sentir ce qu’il y a de vivifiant et de fécond, de naturel et d’idéaliste dans l’attachement à son pays, et comment il floit s’élargir au delà de tout étroit nationalisme ; de même que la littérature ne doit se rattacher aux anciens que pour y prendre la force nécessaire, l’impulsion originelle vers un universel exotisme.

Contrairement à la théorie aristocratique et

  1. Selon l’expression de Baudelaire et de Barbey d’Aurevilly.