Gautier, Pozzi, Psichari, Tola Dorian et Vacaresco[1].
Il accueillait difficilement, dit Verlaine, « mais dès qu’il vous avait admis vous l’étiez bien. Sa précieuse cordialité vous dispensait de toute révérence outrée et condescendait à une sorte de camaraderie un peu hautaine qui vous mettait à l’aise, sans trop toutefois de familiarité. » Beau causeur, gai, enjoué, il imposait et séduisait avec sa large tête hâlée, ses traits hardis et réguliers, son grand front obstiné, son nez droit volontaire, ses lèvres fortes dessinées d’une ligne extraordinairement nette et pure, tout cet ensemble athlétique que confirmait un regard clair, troublant dès qu’il insistait[2], « ce masque puissant où la malice de Voltaire s’alliait à la bonhomie de Franklin[3] ».
« La voix se tenait dans une note plutôt élevée, mais qui devenait grave dès que la discussion se faisait sérieuse ; seulement si l’ironie s’en mêlait, le velouté revenait et l’épigramme n’en devenait que plus cruelle. Quand il récitait de ses propres vers une haute émotion faisait vibrer tout son être, superbe, et allait frapper ses auditeurs d’une sympathie irrésistible[4] ». « Leconte de Lisle, récitant ses propres vers, était très intéressant à observer. À le voir ainsi, tout droit, absolument immobile, la tête haute ; à l’entendre déclamer d’une voix