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Dieu socialiste. Et l’indéfinie complication de cette grande machine de civilisation artificielle et artificieuse rebute ces esprits de puissante simplicité : spirituellement ce sont des paysans du Danube qui se perdent dans les mille détours du jésuitisme papal ou patriarchal comme en les mille recoins, retraits ou repaires de léviathanesques basiliques.

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On a donc quelque raison de s’étonner du peu d’importance en général accordée à cette partie remarquable de l’œuvre de Leconte de Lisle. On en méconnaît universellement la valeur, le plus souvent faute de l’avoir lue. Comment expliquer autrement que presque personne n’en ait parlé ? M. Brunetière, dans son Manuel pourtant si complet, n’en dit mot. MM. Bourget, France, Lemaître et Tellier en ignorent même l’existence. M. de Heredia déclare que ses brochures politiques et républicaines ne seront même pas lues. Louis Ménard lui-même n’en conservait qu’un imprécis souvenir.

C’est à propos de ces brochures que M. Maurice Spronck écrivait dans un volume pourtant de quelque tenue : « À côté du penseur nihiliste, il y a un autre penseur, d’une intelligence très moyenne celui-là, assez étroit dans ses utopies d’humanitairerie candide et de libéralisme intransigeant » ; et plus loin : « Pour couronner cet ensemble de platitudes, il se constitue le champion d’un anticatholicisme des plus vulgaires, dont on ne pourrait que