communions chrétiennes, depuis le catholicisme romain
jusqu’aux plus infimes sectes protestantes ou
schismatiques, n’a jamais exercé qu’une influence déplorable
sur les intelligences et sur les mœurs. Il condamne la
pensée, il anéantit la raison, il a perpétuellement nié et
combattu toutes les vérités successivement acquises par
la science. Il est inintelligible dans ses dogmes,
arbitraire, variable, indifférent en morale. L’humanité a
perdu la foi qu’elle avait en lui et il ne’peut plus
inspirer que cette sorte de respect qu’on porte aux vieilles
choses dont on s’est longtemps servi. C’est un objet d’art
puissamment conçu, vénérable par son antiquité, et dont
la place est marquée dans le musée religieux de
l’histoire.
Leconte de Lisle se trouve vis-à-vis du christianisme dans le même état spirituel que Tolstoï, comme lui ayant revécu l’âme de Rousseau soit dans la solitude, en face de natures diverses, mais également pénétrantes, soit dans la vaine agitation de civilisations artificielles. Tous les deux traduisent leurs sentiments avec la même netteté tranchante. Tolstoï déclare entre autres choses que la religion officielle n’est que « billevesées » et « faussetés », et il suffit enfin de rapprocher des dernières lignes citées de Leconte de Lisle, telles d’un des plus récents articles de l’écrivain russe : « Les prêtres, menteurs, non seulement ne sont pas les soutiens du christianisme, mais sont ses plus grands ennemis. » Chez l’un et chez l’autre c’est le même presbytérianisme, je veux dire la même révolte devant le déploiement scandaleux de la pourpre et du luxe par les vicaires d’un